Marianne Hogan, la championne québécoise expatriée à découvrir

Marianne Hogan
Marianne Hogan en Utah - Photo : Robbie Lawless
Photo : Robbie Lawless

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Pour Marianne Hogan, une Québécoise qui habite à Boulder, au Colorado, l’année 2017 est déjà riche en victoires. D’abord, une première place lors de l’épreuve de 55 km du Red Hot Moab en février. Puis, une autre première place au 80 km de Behind the Rock Ultra à Moab en Utah, en mars dernier. Athlète sélectionnée lors de la Salomon Trail Academy, le reste de sa saison s’annonce tout aussi exceptionnel. Portrait d’une athlète de chez-nous, que l’on connaît pourtant peu.

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À l’instar de Mathieu Blanchard, qui est l’athlète masculin sélectionné par Salomon, elle participera au 80 km du Mont-Blanc à Chamonix en juin et à la Gore-Tex Transalpine Run en septembre. « Je ne vise pas de podiums, simplement de faire pour le mieux. Comme dans toutes mes courses, je prends ça une section à la fois », dit-elle.

Une seule autre course en sol américain est à l’horaire pour Marianne : le Quad Rock 50 à Fort Collins au Colorado. « C’est un 50 miles qui aura lieu dans quelques semaines. Il va y avoir beaucoup de compétition, avec des gagnantes de d’autres courses. Ça va être vraiment intéressant », dit-elle.

Elle comptait faire son premier 100 miles cette année, mais la Gore-Tex Transalpine Run a changé la donne. « Je vais remettre mon 100 miles à plus tard dans la saison ou le faire seulement en 2018 », dit-elle. La Gore-Tex Transalpine Run est une course par étapes de sept jours. Elle traverse les Alpes, en chevauchant quatre pays, pour un total de 280 km et 30 000 m de dénivelé.

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Marianne Hogan / Photo : Robbie Lawless

L’importance de la communauté

Ancienne triathlète, Marianne Hogan s’est concentrée sur le cross-country et le 10 000 m sur piste lors de son passage à la San Diego State University. « Il faut être concentré pour conserver un rythme bien précis. Le but est de courir le plus vite possible. Même le training est très spécifique et encadré », dit-elle.

Son MBA en poche, elle décide de s’installer à Boulder au Colorado, considéré comme « la Mecque » de la course en sentier. « J’avais le goût de pratiquer un sport plus simple que le 10 K sur piste et c’est à Boulder que j’ai vraiment découvert le trail. J’ai aimé ça! C’est tellement facile de se déconnecter complètement pendant deux heures », dit-elle.

Même coup de cœur pour la communauté de la course en sentier. « Je suis dans un groupe de course. Des gens de tout âge et de n’importe quel background. On se rencontre pour courir ou manger au restaurant. On développe des liens exceptionnels et cela m’a donné le goût de faire des compétitions », explique-t-elle.

Effet d’entraînement

Ses victoires récentes ne sont pas le fruit du hasard, car elle s’investit beaucoup dans la course. « J’aime vraiment courir. Comme je n’ai pas de voiture, je me déplace en courant. Pour moi, la course, ce n’est pas juste une activité, c’est un mode de vie. Au total, je peux faire de 80 à 100 miles par semaine », dit-elle.

Preuve qu’il lui reste encore de l’énergie, elle complète le tout par d’autres activités. « Je fais de l’escalade. Boulder est vraiment un bon endroit pour en faire. Je fais également du ski de montagne et je suis une adepte du yoga », précise-t-elle.

Son autre secret, c’est ses partenaires de course. « Il y a plusieurs très bons coureurs dans mon groupe de course. Chaque sortie peut être un prétexte pour compétitionner contre eux. C’est facile de progresser dans ces conditions », explique-t-elle.

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Photo : Tyler Keyworth

Retour aux sources

Après un séjour de trois ans à Boulder, Marianne compte revenir au Québec en août. « C’est mon plan pour l’instant », dit-elle avec prudence. Elle est cependant consciente qu’elle risque de s’ennuyer du réseau de sentiers de Boulder. « Les pistes sont toujours bien dégagées, été comme hiver. Il y a tellement de monde qui les emprunte que même très tôt le matin, la neige est déjà bien compactée. Je sais que ça va être différent au Québec », dit-elle.

Avec son retour au Québec, elle n’exclut pas de participer à des courses locales. « Pour l’instant, je me concentre sur mes courses en Europe, mais à mon retour, je vais voir. Ça va peut-être aller à l’automne », dit-elle.

Elle regarde, avec enthousiasme, la saison qui s’annonce. Sa visibilité sera accrue à la suite de sa sélection par Salomon. « Si l’occasion se présente, je ne dis pas non à devenir athlète professionnelle, mais je veux continuer de faire autre chose. Autrement, on « focusse » trop sur la performance et on risque de perdre le plaisir de courir », conclut-elle.