Jessy Forgues, Mathieu Blanchard et Annie Jean se souviendront toutes leur vie de la Salomon Trail Academy

Les participants de la Salomon Trail Academy 2017 – Photo : Mathieu Blanchard

Pas moins de 1700 coureurs ont voulu prendre part à la Salomon Trail Academy cette année. Mais seuls seize d’entre eux — huit hommes et huit femmes — ont été sélectionnés. Parmi eux, trois Québécois, bien connus du milieu de la course en sentier. En mars dernier, en plein cœur de l’Utah, Jessy Forgues, Mathieu Blanchard et Annie Jean ont participé à cet évènement hors de l’ordinaire.

Les candidats, tous âgés entre 20 et 35 ans, devaient soumettre une courte vidéo en plus de remplir un questionnaire. « Ce n’est pas nécessairement les meilleurs coureurs qui sont sélectionnés, explique Mathieu Blanchard. L’aspect ‘’personnalité’’ est tout aussi important. Salomon recherche des ambassadeurs, des gens en mesure de communiquer leur passion ».

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Isolé dans un canyon, à Moab en Utah, un immense ranch accueillait le groupe pendant six journées consécutives. « La journée typique débutait par une séance de yoga à 7 h suivi d’un gros petit déjeuner, raconte-t-il. Puis, on partait sur les sentiers. Le site est entouré de parcs nationaux. Finalement, on avait des ateliers dans l’après-midi. »

Les fondements de l’Académie

Il y a trois Académies Salomon : une en Asie, une autre en Europe et une dernière en Amérique du Nord. « Cette année, Salomon voulait mettre plus d’emphase sur le développement du côté canadien, souligne Mathieu Blanchard. C’est pour ça que notre délégation était plutôt forte, plus de sept des seize coureurs présents. »

Essentiellement, l’Académie vise trois objectifs : le partage entre les coureurs, le partage avec l’élite, dont Anna Frost et Max King qui étaient présents, et la participation à des ateliers.

« On a reçu un atelier sur le processus de développement des nouvelles chaussures, comment les athlètes sont sollicités, et ce, par le responsable de la ligne S-Lab », raconte Mathieu Blanchard.

« L’Académie permet de côtoyer d’autres athlètes du même calibre que nous, qui ont la même passion, précise Jessy Forgues. Nous avons partagé nos connaissances en plus d’apprendre des élites notamment sur les techniques de trail. »

Même si la course en sentier s’appuie sur une vie saine et active, l’attrait de la performance est trop fort pour certains. « On a discuté du côté sombre du trail, comme la prise de stéroïde, dit Jessy Forgues. L’ITRA [International Trail Running Association] a mis en place un mécanisme de déclaration volontaire des médicaments que l’on doit prendre », a-t-elle notamment appris.

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Jessy Forgues blessée / Photo : Mathieu Blanchard

Incidents de parcours

Pour Jessy Forgues, l’Académie avait bien commencé. « Les pistes de trail étaient merveilleuses, la surface de course était super belle, dégagée, complètement sèche. Nous étions tous de bons coureurs, c’était vraiment plaisant de pouvoir courir ensemble au même rythme », dit-elle.

Mais le plaisir a cependant été de courte durée ! « Habituellement, je porte des souliers plutôt minimalistes, mais je voulais essayer les produits de Salomon. La première journée, j’ai perdu pied avec mes nouveaux souliers et je me suis viré la cheville », dit-elle.

Pour sa part, Annie Jean, qui est également podiatre de profession, a été en mesure de mettre son expertise à profit lors d’un autre incident. « Greg Vollet, le directeur de l’équipe Salomon, s’est subluxé le gros orteil lors d’une sortie, explique-t-elle. J’ai été en mesure de remettre ça en place. »

Le métier d’ambassadeur

« Durant les courses, on nous a montré comment nous pouvions nous-même donner des ateliers à titre d’ambassadeur comme les techniques de descente ou l’utilisation des bâtons », explique Mathieu Blanchard.

Car si ce statut donne droit à du matériel, ceux plus prisés d’athlète et d’élite sont plus généreux. « Lorsqu’on est athlète Salomon, a on le doit à des voyages de courses commandités, ajoute Blanchard, rêveur. Lorsque l’on parvient au niveau élite, on reçoit, en plus, des bourses. Cela permet de faire une vie d’aventure ou tout est organisé pour toi. »

Les coureurs présents ont particulièrement apprécié les ateliers. « Ce que je retiens c’est à quel point le côté psychologique de la course est super important, dit Jessy Forgues. C’est ce qui te permet de continuer ou de simplement arrêter de courir. Une course, c’est 20 % physique et 80 % mental ».

Du côté d’Annie Jean, même appréciation : « J’ai tellement appris des ateliers. Je réalise à quel point une équipe peut contribuer au développement d’un athlète. »

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La Salomon Trail Academy / Photo : Mathieu Blanchard

Côtoyer l’élite

« J’ai été bien impressionnée par Anna Frost », a reconnu Annie-Jean. D’un côté, elle est très compétitive, de l’autre, elle est tellement simple et gentille. » Jessy Forgues abonde dans le même sens : « Anna Frost est une athlète que j’admirais. C’est une fille humaine, terre à terre. Je demeure aussi admirative après l’avoir réellement connue. »

« Ce qui m’a marqué c’est à quel point le monde de la course en sentier est cool. Personne n’a la grosse tête, même chez les élites », constate Mathieu Blanchard. « Tous les gens présents avaient à cœur de contribuer à la communauté de la course en sentier. »

Un enthousiasme que partage Jessy Forgues : « Ça a été une expérience tellement positive et enrichissante. Il y avait un véritable esprit de famille. Pour moi, ç’a été l’expérience d’une vie. »

Annie Jean conclut sur la même note : « Je ne savais pas à quoi m’attendre et j’ai reçu beaucoup plus que je pensais. J’ai rencontré des gens incroyables. Je suis encore émotive. »


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