Caroline Côté et Annie-Claude Vaillancourt à la découverte du Grand Raid des Pyrénées

Sur le parcours du Grand Raid des Pyrénées - Photo GRP 2018 - Éric Montgobert
Sur le parcours du Grand Raid des Pyrénées – Photo GRP 2018 – Éric Montgobert

DISTANCES+ AU GRP 2019 – Les deux championnes québécoises Caroline Côté et Annie-Claude Vaillancourt ont été invitées cette année, en tant qu’athlètes élites, à venir s’exprimer dans les redoutables montagnes du sud de la France, à la frontière de l’Espagne. Elles seront respectivement sur la ligne de départ ce vendredi du Tour des cirques (120 km, 7000 m D+) et du Tour des lacs (80 km, 5000 m D+).

Le Grand Raid des Pyrénées, qui en est à sa 12e édition, offre une formidable alternative à la grande messe du trail, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, qui aura lieu la semaine prochaine du côté de Chamonix, dans les Alpes françaises, italiennes et suisses.

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L’organisation du GRP est menée presque exclusivement par des bénévoles, un peu plus de 600 au total, et les moyens mis en oeuvre n’ont rien à voir avec l’organisation professionnelle de l’Ultra-Trail du Mont-blanc, mais c’est quand même 5200 coureurs qui fouleront les sentiers escarpés des Pyrénées, avec cinq courses et un challenge en quatre étapes au programme.

La « peur » de Caroline Côté

Caroline Côté lors de sa victoire au 83 km des Traces du Nord Basse-Terre 2019 - Photo courtoisie
Caroline Côté lors de sa victoire au 83 km des Traces du Nord Basse-Terre 2019 – Photo courtoisie

Si Caroline Côté, victorieuse cette année du 83 km des Traces du Nord Basse-Terre en Guadeloupe, était évidemment très tentée d’aller courir à Chamonix, elle a préféré à la réflexion se laisser attirer par le GRP et explorer une région et des montagnes « moins achalandées ».

Elle est allée reconnaître une partie du parcours du Tour des cirques la semaine dernière. Questionnée sur la difficulté du parcours, elle a avoué à Distances+ que ça lui faisait « peur », même si « c’est un immense terrain de jeu et un endroit formidable », s’est-elle enthousiasmée.

« Je suis allée à Barèges en repérage pour voir de quoi avaient l’air les sentiers et le dénivelé et je suis contente de l’avoir vu parce que c’est de la grosse montée, a-t-elle commenté. Beaucoup de gens m’avaient dit que c’était de la marche en montée et je connais plusieurs Québécois qui ont abandonné cette course, mais quand j’ai vu le coin de Barèges et un autre ravito dans les environs, je me suis rendu compte que c’était complètement fou. »

Caroline assume être très compétitive, mais cette fois elle préfère rester prudente sur ses objectifs. « Je vais voir ce qu’il en est, parce que je ne connais pas cette course, relativise-t-elle. J’ai du mal à me dire que je vais être performante, et si je pars dans cette idée, j’ai plutôt l’impression que je vais me faire remettre à ma place. J’essaie d’être humble face à la montagne. »

Caroline a été victime d’un accident de voiture en Gaspésie au début de l’été et sa préparation en a souffert. Elle n’a pas couru autant qu’elle l’espérait, le temps de se remettre de ses blessures.

Durant son séjour à Vieille-Aure, elle est suivie par un vidéaste qui la filmera tout du long. Elle souhaite notamment montrer le travail d’équipe qui lui permettra d’aller jusqu’à la ligne d’arrivée. Car « une chose est sûre, c’est que j’ai une excellente équipe, assure-t-elle. Trois garçons, Sylvain, Raphaël et Vincent qui l’ont déjà accompagnée dans des défis passés et avec lesquels elle partira en Patagonie après le GRP pour aller grimper un immense glacier, en repérage pour une expédition future. D’ici là, ils formeront son équipe de soutien.

Le sourire pyrénéen d’Annie-Claude Vaillancourt

Annie-Claude Vaillancourt dans « ses petites montagnes québécoises » - Photo courtoisie
Annie-Claude Vaillancourt dans « ses petites montagnes québécoises » – Photo courtoisie

Annie-Claude n’est jamais allée dans les Pyrénées. « Je n’ai aucune expérience de ces montagnes-là », reconnaît-elle, plus excitée qu’anxieuse.

Celle qui a remporté le Trans Vallée et la Chute du Diable l’an dernier au Québec n’a aucun objectif en tête. « Quand j’aborde une course, j’aime garder un rythme soutenu toute la course et c’est ce que je compte faire, dit-elle. Par contre, un 80 km, c’est un défi. Je suis plus en maîtrise sur 50 km. Ce que je veux, surtout, c’est garder le sourire tout le temps et gérer mon énergie pour me sentir forte toute la course. Je n’ai pas d’objectif de podium, parce que je n’ai aucune idée du calibre des coureurs européens qui prendront le départ avec moi, ce n’est pas quelque chose que je regarde. Je sais que je suis capable de courir vite, mais je pense que ça m’intimide un petit peu une grosse course comme ça en Europe. »

Annie-Claude estime en effet qu’elle n’a pas l’entraînement suffisant, faute de grosses montagnes à côté de chez-elle. Elle n’est pas non plus habituée à l’altitude. Sur le GRP, ça monte jusqu’à près de 3000 m. « Je vais souvent dans les montagnes blanches ou les Adirondack, mais c’est tout. Ceci dit, au début de l’été, j’ai accompagné un de mes amis courir dans les montagnes en Californie et ça a quand même bien été. C’est rassurant. J’espère que ça va être similaire dans les Pyrénées. »

Elle dit ne pas appréhender les sentiers. « Je m’attends à voir des paysages que je n’ai jamais vus, mais on est habitués au Québec à des sentiers très techniques, donc ça ne me fait pas vraiment peur, explique-t-elle. J’ai même l’impression quand je regarde les photos des sentiers que c’est peut-être moins technique qu’au Québec, mais je vais peut-être être surprise. »

La belle aventure de Jean-Pierre Gagnon

Jean-Pierre Gagnon (à droite) et son ami de Chamonix Éric Brice - Photo courtoisie
Jean-Pierre Gagnon (à droite) et son ami Éric Brice en entraînements sur les hauteurs de Chamonix – Photo courtoisie

Cinq autres coureurs québécois participent au GRP cette année, mais un seul, Jean-Pierre Gagnon, sera au départ de l’épreuve reine, l’Ultra Tour, un monstre de 220 km et 13 000 m D+.

« Je m’attends à du dur », s’amuse le coureur de 49 ans, qui n’a jamais couru une aussi grande distance.

C’est une histoire d’amitié nouée sur les chemins de la TransMartinique en décembre dernier qui l’a amené dans les Pyrénées.

« Avec Éric (Brice), un Français qui vit à Chamonix, on avait fait les 40 derniers kilomètres ensemble. On était cramés, on ne se connaissait pas, mais on s’est soutenus. Et puis on est restés en contact. On a décidé de faire la CCC (l’une des courses de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc) cet été, mais on n’a pas été pris à la loterie, alors Éric m’a proposé le GRP. Il m’a proposé de faire le 220 parce qu’on avait bien réussi à faire le 144 en Martinique. Je n’ai pas vraiment réfléchi, et j’ai dit oui. Mais je ne sais pas du tout ce qui nous attend. On va rester ensemble, quoi qu’il arrive. »

Avant de venir dans les Pyrénées, Jean-Pierre a passé deux semaines à Chamonix chez Éric où ils ont terminé leur préparation. Quelques heures avant le départ, les deux hommes, tout souriants, avaient bien hâte d’y être. Ils ont pris le départ ce jeudi matin à 6 h en France (minuit à Montréal).

À noter que pour la première fois de l’histoire du Grand Raid des Pyrénées, les organisateurs ont présenté aux coureurs lors de la réunion d’avant-course un bulletin météo quasi vierge. Il devrait faire beau temps tout le temps, les sommets devraient être dégagés et la température agréable. L’idéal pour aller jouer dans la montagne en somme!

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