Dans la neige et le froid, il court le Trail de la nuit polaire… pieds nus

Carlos Lopez à son arrivée sous l’arche lors du Trail de la nuit polaire – Photo : Muriel Leclerc

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Ce n’est pas à cause de sa position au classement que Carlos Lopez a fait tourner les têtes et ouvrir grand les yeux lorsqu’il a passé la ligne d’arrivée du 6 km à la cinquième édition du Trail de la nuit polaire, le 20 février dernier. C’est plutôt le fait que ce participant courageux a couru la populaire course hivernale… pieds nus!

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Le jeune homme de 27 ans, originaire de Cancún au Mexique, a immigré à Québec il y a six ans. Il est passé de parfait sédentaire à « accro de la course et du plein air », a-t-il confié à Distances+ à la fin de sa course.

« J’étais un vrai couch potato quand je suis arrivé ici. Une intervenante de l’école où j’apprenais le français m’a invité à faire des activités de plein air. Grâce à elle, ça a cliqué, je me suis mis à bouger. Elle m’a inscrit dans un club de course et ça a changé ma vie. Je suis devenu complètement accro à la course et aux activités extérieures. J’ai même rencontré ma copine grâce à ça », confie-t-il.

Si on peut facilement comprendre sa passion pour la course, courir pieds nus demeure assez inusité, encore plus l’hiver.

« Ça fait à peu près deux ans que j’ai entrepris la transition. J’avais beaucoup de raisons, mais je pense que la plus importante, qui difficile à expliquer, c’est que quelque chose à l’intérieur de moi m’appelait à faire ça, dit-il. J’ai commencé à l’automne 2015 et j’ai continué dans les tunnels de l’Université Laval pendant l’hiver. Je faisais une minute sans souliers et le reste de ma course avec mes souliers. Comme ça, tranquillement, j’ai augmenté le temps sans chaussures.  »

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Carlos Lopez a fait la transition de la chaussure au pied nu, et n’est jamais retourné en arrière. – Photo : Muriel Leclerc

Le test ultime : un marathon

En 2016, l’athlète s’inscrit au marathon d’Ottawa. «  Rendu sur place, je me suis dit que tant qu’à faire un marathon tranquilos, pourquoi ne pas essayer d’en faire la moitié pieds nus? Rendu à la moitié, ça allait super bien. J’avais encore du jus, alors j’ai fini mon premier marathon pieds nus. »

Précisons qu’il a terminé ce premier marathon en 3 h 36.

L’année suivante, Carlos récidive et termine encore une fois le marathon d’Ottawa pieds nus, cette fois en 3 heures 15 minutes . « Là, ça m’a réellement donné confiance en moi », dit-il.

Cette réussite confirmait qu’il avait fait le bon choix. « À partir de ce moment, je me suis complètement laissé aller et je n’ai plus remis de chaussure de course depuis », confie Carlos .

Jusqu’à maintenant, il a surtout fait des courses et des entraînements sur route, mais il avoue vouloir se concentrer maintenant sur la course en sentier.

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Carlos au travail – Photo : Motivaction

Intrigant et inspirant

Même s’il courait pour le plaisir, sa présence au Trail de la nuit polaire n’avait d’autre prétention que d’y être pour travailler.

« Je travaille pour Motivaction jeunesse et mon rôle était d’accompagner nos jeunes », explique Carlos.

En effet, une quarantaine de jeunes de cet organisme participaient à l’événement. Motivaction jeunesse a notamment comme mission de prévenir le décrochage scolaire et la délinquance chez les jeunes des milieux défavorisés à travers des activités sportives.

« Ce soir, j’ai couru avec Ariane, une vraie championne », raconte Carlos. La jeune fille de 15 ans de Québec court depuis maintenant cinq ans. Interwievée par Distances+, elle raconte sa reconnaissance envers l’intervenant : « Carlos est resté avec moi, il m’encourageait à courir plus lentement pour pouvoir finir la course. C’est l’fun de ne pas courir toute seule. »

La jeune fille explique que les activités sportives qu’elle fait l’aident beaucoup. « J’ai un déficit de l’attention et ça m’aide vraiment de courir. Motivaction, ça m’a beaucoup aidé. Pour moi, le plein air a fait une différence. »

Elle poursuit en éclatant de rire. « C’est drôle, quand je me suis arrêté pour attacher mes lacets, tout le monde est allé vers Carlos pour lui demander s’il allait bien! Il est drôle, il est l’fun à côtoyer, il est différent. »

Comme quoi la différence n’empêche pas d’avancer.

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